100e anniversaire de l’arrivée du CORPS FORESTIER CANADIEN en France

Publication Date 
20 Mar 2017

100e anniversaire de l’arrivée du CORPS FORESTIER CANADIEN en Aquitaine (France) à l’été 1917

Note: Remarque : Le « sentier des bûcherons » est un projet français qui rend hommage aux troupes forestières américaines, britanniques et canadiennes qui sont arrivées dans la région de l’Aquitaine, en France, au cours de l’été 1917 et dont les membres défunts ont été inhumés dans les cimetières locaux. Le sentier a été tracé grâce au travail d’un groupe de bénévoles français nommé « Corps forestiers en Aquitaine ». Le tronçon de ce sentier qui traverse le département de la Gironde sera inauguré en juin prochain, tandis que celui des Landes le sera en octobre. Écrivez-nous à l’adresse suivante si vous souhaitez en savoir plus sur ce projet et sur les activités prévues pour l’été 2017 : find.ww2.cfc.vets@gmail.com

Une tête de ligne dans les VosgesAu cours de la Grande Guerre, les troupes forestières de la Force expéditionnaire canadienne, qui formaient des unités indépendantes, ont été réunies pour constituer un corps distinct : le Corps forestier canadien (CFC).

Dès les débuts de la Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a constaté qu’elle ne pourrait pas maintenir ses importations annuelles de quelque 12 millions de tonnes de bois, car une large part de sa capacité d’expédition était occupée à répondre aux autres besoins de la force expéditionnaire sur le continent. Vers la fin de l’année 1915, le Corps of Royal Engineers avait amorcé des opérations de coupe en France, dans la forêt de Nieppe. Deux équipes d’exploitation forestière canadiennes étaient déjà à l’oeuvre sur le continent à cette époque.

À son apogée, la consommation de bois et d’articles faits de bois représentait près de 75 pour 100 de tout le matériel de génie employé en campagne. Au départ, le service de foresterie du gouvernement français fournissait une partie du bois dont avait besoin la force expéditionnaire britannique. Toutefois, au début de 1916, la France a commencé à assigner des parcelles de forêt aux Britanniques afin qu’ils les exploitent eux-mêmes.

À l’aube de l’année 1916, les Britanniques ont été contraints de restreindre plus sérieusement leurs importations de bois et ont décidé que l’essentiel de leur bois proviendrait des exploitations nationales du Royaume-Uni. L’industrie de l’exploitation forestière britannique étant plutôt modeste, la Grande-Bretagne a demandé au Canada de lui fournir encore une fois des bûcherons. Le 224e Bataillon forestier canadien a été rapidement constitué et son premier contingent est arrivé en Angleterre au début d’avril. En mai, sa machinerie a été expédiée en même temps que le reste du bataillon.

En fin de compte, 43 compagnies du Corps forestier canadien ont mené des opérations en Grande-Bretagne. Elles comptaient un effectif total d’environ 10 000 hommes de tous les grades, auxquels se greffaient environ 3000 militaires de diverses catégories en affectation temporaire.

Un wagon chargé de bois franchissant un pont à chevalets dans les Vosges, en 1918Fin 1916, on a mis la dernière main aux plans visant l’emploi du Corps forestier canadien dans les forêts françaises, et une avant-garde a été dépêchée sur place en décembre. Le rythme de formation et de déploiement des unités était tel que, pendant l’année 1917, pas moins de 54 compagnies canadiennes ont été envoyées en France, 7 autres devant les suivre en 1918.

Par pure nécessité, les importations de bois de Grande-Bretagne avaient été coupées d’environ la moitié avant même que le CFC ait vraiment amorcé ses opérations. Le travail du Corps forestier canadien a cependant permis de libérer pour le transport d’autres marchandises une autre part de l’énorme capacité d’expédition qui était auparavant accaparée par le bois. En 1918, grâce à de nouvelles économies et aux opérations de coupe du Corps en Grande-Bretagne, une capacité additionnelle de 4 millions de tonnes par année (soit le tiers des importations d’avant la guerre) a été libérée. Dans le courant de l’année 1917, les compagnies forestières canadiennes établies en France ont livré 131 700 000 pieds-planches de petit bois d’oeuvre et, en 1918, cette production a plus que triplé pour atteindre 424 300 000 pieds-planches. L’expédition de bois de la Grande-Bretagne à l’Europe continentale a presque complètement cessé en raison des opérations forestières en France.

Tout le long du front français, il a fallu mener des opérations d’exploitation forestière de faible envergure pour répondre aux besoins urgents. Comme il s’agissait d’exploiter de petites forêts, voire des bosquets, il a fallu adapter certaines scieries pour les rendre plus mobiles. Le Corps forestier a également dû construire des kilomètres de chemins forestiers et de chemins de fer, ainsi que de nombreux ponts.

Compagnie 'A' du groupe du Jura et sa scierieL’exploitation forestière n’a pas été le seul domaine dans lequel le CFC s’est engagé. Tant en Grande-Bretagne qu’en France, le Corps a aussi travaillé pour la force aérienne. En novembre 1918, sept de ses compagnies étaient occupées à défricher, à drainer, à niveler et à aplanir des sites destinés à accueillir des aérodromes.

En date de l’Armistice, l’effectif du Corps sur le vieux continent s’élevait à 376 officiers et 11 375 militaires des autres grades.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le Corps forestier canadien a poursuivi ses activités en tant que service spécialisé distinct. Son effectif était toutefois beaucoup plus modeste qu’à l’époque de la Première Guerre, se montant à moins de 7000 membres, tous grades confondus. Pour l’essentiel de la guerre, sa contribution s’est limitée à de petites exploitations en Écosse.