Une famille de l’ARC visite les sites de la bataille de Mojkovac au Monténégro

Publication Date 
09 Nov 2018

Le 11 novembre 2018, jour du Souvenir, marque le 100e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale. En 2016, un militaire de l’Aviation royale  canadienne et sa famille ont visité un champ de bataille de la Première Guerre mondiale très peu connu des Canadiens. Ils ont également visité les tombes de leurs ancêtres.

« Quand viendront l’heure du crépuscule et celle de l’aurorenous nous souviendrons d’eux. »

Par le capitaine Milovan Krgusic

Pendant mes vacances d’été, j’ai amené les cinq membres de ma famille dans le nord du Monténégro, à l’endroit où j’ai passé ma jeunesse. Je voulais que mes enfants découvrent l’histoire de leur famille et passent du temps avec leurs grands-parents.

Durant notre voyage de quatre semaines, nous avons visité les champs de bataille de Mojkovac, un affrontement de la Première Guerre mondiale qui a eu les 6 et 7 janvier 1916, près de Mojkovac, au Monténégro, entre les armées austro-hongroises et monténégrines. En raison de cette bataille, le Noël orthodoxe de 1916 est devenu le « Noël sanglant ».

La bataille de Mojkovac doit sa réputation au courage indomptable des soldats monténégrins, qui, en nombres inférieurs, manquant de provisions et affaiblis par des mois de combat dans un climat rude, ont donné leur vie en se battant à l’aide d’armes rudimentaires contre un ennemi bien plus nombreux et mieux équipé qu’eux.

La bataille s’est terminée par une victoire des Monténégrins, qui ont repoussé les attaques des armées austro-hongroises, puis repris Mojkovac et ses abords. Les armées austro-hongroises ont retraité après avoir subi de lourdes pertes dans un combat à la baïonnette dans la neige jusqu’aux genoux qui a duré deux jours. Les bombardements nourris de l’artillerie austro-hongroise n’avaient pas réussi à dissuader les Monténégrins.

À l’automne de 1916, l’armée serbe s’est jointe aux Alliés sur le front de Macédoine. Bien que secondaire, ce front a joué un rôle important dans les mesures qui ont forcé les puissances de l’Axe à signer l’armistice du 11 novembre 1918.

Sur le champ de bataille à Bojna Njiva, on trouve aujourd’hui un monument à l’endroit où se sont déroulés les affrontements les plus intenses de la bataille de Mojkovac. Le monument, qui a vu le jour afin de marquer le 80e anniversaire de cette bataille historique, le 19 août 1966, comprend une plaque sur laquelle on peut lire : « Nous sommes tombés pour que le Monténégro et la Serbie puissent vivre. »

Près du monument, on voit encore les vestiges des tranchées de la bataille. Tous les ans, le 19 août, jour de la fête de la Transfiguration, on y tient la foire de Mojkovac pour rendre hommage aux héros de la bataille.

Quand j’étais enfant, on m’a raconté des histoires glorieuses au sujet des soldats monténégrins et de leur courage devant les forces supérieures de l’empire autrichien. Cela dit, j’étais très fier de faire visiter l’endroit à ma famille le jour du 100e anniversaire de la bataille.

Nous avons également visité les tombes de mes ancêtres qui ont habité près de Mojkovac pendant des siècles. Mon arrière-arrière-grand-père, le sergent Petar Krgusic, et mon arrière-grand-père, Vid Krgusic, sont enterrés près de ces champs de bataille dans la région de Polja (pour laquelle Vid avait été nommé capitaine par le roi) aux côtés d’autres tombes de mes ancêtres qui ont protégé leurs pairs pendant les combats et en temps de paix.

Mes ancêtres ont contribué à la paix mondiale; je suis fier de continuer à contribuer à cette paix dans les Forces armées canadiennes.

Le capitaine Milovan Krgusic est officier du génie construction à la 2e Escadre Bagotville, au Québec.