Une leçon tirée de l’histoire dans le Timor-Oriental

Camp Maple Leaf

En 1999, le Timor oriental a voté pour son indépendance de l'Indonésie. Cependant, après un mois de violence et de destruction suivant le référendum, les Nations Unies ont autorisé une coalition provisoire dirigée par l'Australie pour aider à stabiliser la nouvelle nation. L'ONU est intervenue six mois plus tard et le Canada a fourni quelque 600 militaires canadiens au cours des six mois de l'opération TOUCAN.

Les tâches assignées aux forces terrestres canadiennes incluaient des patrouilles dans les zones rurales et urbaines, la provision de sécurité armée, l’escorte de convois et l’appui aux organisations d'aide humanitaire. Le contingent comprenait une troupe du génie de 31 personnes, principalement des ingénieurs de combat et des opérateurs d'équipement lourd du 5e Régiment du génie de combat. Ils ont dégagé des routes, fourni de l'eau potable et mené des opérations humanitaires.

Le Timor oriental est une île tropicale exposée à de fortes pluies de mousson, un haut taux d’humidité et des températures élevées. Des abris pour garder les soldats au sec et protégés des insectes, de l’eau potable, et des installations sanitaires étaient requis. La 1ère Unité du génie construction (maintenant 1ère Unité d’appui du génie) devait fournir rapidement les logements avec l'aide de la troupe de construction navale du Pacifique, composée de 24 personnes.

Le site choisi pour le village de 28 bâtiments, le « Camp Maple Leaf », avait abrité une école primaire ainsi que des casernes pour les troupes de l'armée indonésienne. Cependant, tout ce qui restait de l'école et de la caserne était des ruines calcinées et sans toit.

Pour la solution de conception, la 1 UGC s'est tournée vers l'histoire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les « Seabees » de la marine américaine avaient développé la « hutte Stilwell » qui s'était avérée adaptée aux conditions de la jungle. Elle avait des planchers surélevés, des moustiquaires permettant la ventilation ainsi qu'une protection contre les insectes et un toit en tôle. Ce concept a servi de modèle pour une solution basée sur une charpente en acier avec un minimum de pièces en bois. Les matériaux disponibles en Australie ont été utilisés au maximum et cette décision a permis l'achèvement du camp plus rapidement que prévu initialement et pour moins que de la moitié du coût.

Le camp avait des quartiers, une aire de préparation des aliments, une salle à manger, des bureaux, une salle d'examen médical et une aire d'entretien des véhicules. L'électricité était fournie par un groupe électrogène à moteur diesel de 200 kilowatts. L'eau douce était produite par l'engin de purification de l'eau canadien qui tirait l'eau d'une rivière voisine et était entreposée dans trois réservoirs de 25 000 litres. Quatre champs septiques séparés ont été construits pour la gestion des eaux usées.

Le contingent d’ingénieurs qui avait complété ce travail comportait une vaste gamme de militaires : des sapeurs de combat, des opérateurs d’équipement lourd, des menuisiers, des électriciens, des plombiers, des mécaniciens, des arpenteurs-dessinateurs. Des techniciens s’occupaient aussi de l’eau, du carburant, de la réfrigération et des groupes électrogènes afin que le camp soit autosuffisant. Le camp ainsi complété était l’envie des autres contingents de la force multinationale et était considéré comme un « multiplicateur de force » par le commandant de la mission.