Les ingénieurs militaires français et anglais ont conçu et bâti leurs fortifications vitales dans le Nouveau Monde. Après la guerre de la Reine Anne en 1713, la France a cédé Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse, conservant l'île du Cap-Breton (île Royale) et planifiant la forteresse de Louisbourg pour contrôler l'accès maritime à Québec.
L'équipe initiale française de 116 hommes comprenait L'Hermitte, un ingénieur militaire de Terre-Neuve, ainsi que des miliciens et artisans pour construire les fortifications. En 1715, la colonie dépassait 700 habitants et devenait le centre militaire français en Amérique. La construction des fortifications avançait lentement, mais l'arrivée de Sieur de Verville en 1717, en tant qu'ingénieur, a transformé le processus. Il a remplacé le travail quotidien par des contrats, accélérant ainsi le chantier. En 1745, une forteresse massive était en place, avec des murs de 30 pieds, un fossé de 80 pieds, 48 canons et des batteries extérieures protégées.
Malgré ces défenses, les Britanniques ont pris la forteresse en 1758 durant la Guerre de Sept Ans, après un siège de sept semaines impliquant 16 000 soldats et 150 navires. La fin de la campagne nord-américaine en 1760 a mis fin au régime français en Nouvelle-France. Les Britanniques ont privilégié Halifax comme bastion et ont détruit Louisbourg par crainte de négociations futures.
Deux siècles plus tard, l'économie canadienne a souffert du rétablissement de l'Europe après la guerre. Dans les années 1950, la Commission Rand sur le charbon (1960) a conclu que l'industrie minière du Cap-Breton ne pouvait plus soutenir l'économie locale. Elle a recommandé de miser sur l'agriculture, la pêche et le tourisme. La restauration du Fort Louisbourg a été envisagée pour créer des emplois pour les mineurs, stimuler le tourisme et enrichir la région culturellement.
La reconstruction a duré vingt ans et coûté vingt-cinq millions de dollars. Plus d'un quart de la ville fortifiée a été reconstruit, dans ce qui a été salué comme le plus grand projet de restauration en Amérique du Nord. La recréation de cette forteresse a permis de tester de nouvelles techniques de conservation, établissant ainsi des normes pour les futures restaurations au Canada.
Pendant la restauration, les artisans ont reproduit des objets du XVIIIe siècle avec les méthodes d'époque, créant des produits spécialisés vendus dans des sites historiques du monde entier. L'industrie de la reproduction et le tourisme à la Forteresse de Louisbourg soutiennent aujourd'hui la ville, illustrant l'innovation canadienne. La Forteresse de Louisbourg, ressuscitée de ses ruines, est un véritable succès.